Au lecteur


PARIS.—IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2


SCÈNES
DE
LA VIE PRIVÉE

TOME 1


LA MAISON DU CHAT-QUI-PELOTE—LE BAL DE SCEAUX
LA BOURSE—LA VENDETTA—MADAME FIRMIANI
UNE DOUBLE FAMILLE—LA PAIX DU MÉNAGE—LA FAUSSE MAITRESSE
ÉTUDE DE FEMME—ALBERT SAVARUS



PARIS

VE ADRE HOUSSIAUX, ÉDITEUR

HÉBERT ET CIE, SUCCESSEURS

7, RUE PERRONET, 7

1874



1

HONORÉ DE BALZAC


Balzac naquit à Tours le 16 mai 1799, le jour de la fête de saintHonoré, dont on lui donna le nom, qui parut bien sonnant et de bonaugure. Le petit Honoré ne fut pas un enfant prodige; il n'annonça pasprématurément qu'il ferait la Comédie humaine. C'était un garçonfrais, vermeil, bien portant, joueur, aux yeux brillants et doux, maisque rien ne distinguait des autres, du moins à des regards peuattentifs. A sept ans, au sortir d'un externat de Tours, on le mit aucollége de Vendôme, tenu par des oratoriens, où il passa pour un élèvetrès-médiocre.

La première partie de Louis Lambert contient sur ce temps de la vie deBalzac de curieux renseignements. Dédoublant sa personnalité, il s'ypeint comme un ancien condisciple de Louis Lambert, tantôt en parlant enson nom, et tantôt prêtant ses propres sentiments à ce personnageimaginaire, mais pourtant très-réel, puisqu'il est une sorte d'objectifde l'âme même de l'écrivain.

Balzac souffrit prodigieusement dans ce collége de Vendôme, où sa naturerêveuse était meurtrie à chaque instant par une règle inflexible. Ilnégligeait de faire ses devoirs; mais, favorisé par la complicité tacited'un répétiteur de mathématiques, en même temps bibliothécaire et occupéde quelque ouvrage transcendental, il ne prenait pas sa leçon etemportait les livres qu'il voulait. Tout son temps se passait à lire encachette. Aussi fut-il bientôt l'élève le plus puni de sa classe. Lespensums, les retenues absorbèrent bientôt le temps des récréations; àcertaines natures d'écoliers, les châtiments inspirent une sorte derébellion stoïque, 2 et ils opposent aux professeurs exaspérés lamême impassibilité dédaigneuse que les guerriers sauvages captifs auxennemis qui les torturent. Ni le cachot, ni la privation d'aliments, nila férule ne parviennent à leur arracher la moindre plainte; ce sontalors, entre le maître et l'élève, des luttes horribles, inconnues desparents, où la constance des martyrs et l'habileté des bourreaux setrouvent égalées. Quelques professeurs nerveux ne peuvent supporter leregard de haine, de mépris et de menace par lequel un bambin de huit oudix

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