JACQUES BAINVILLE
… « On aura les conséquences.Celui qui creuse une fosse y tombe.Celui qui rompt une haie, le serpentle mord. »
L'Ecclésiate, X, 8.
PARIS
NOUVELLE LIBRAIRIE NATIONALE
3, PLACE DU PANTHÉON, 3
MCMXX
DU MÊME AUTEUR
A la Nouvelle Librairie Nationale
Chez A. Fayard et Cie
A la Société littéraire de France
Chez Hodder et Stroughton, à Londres
JUSTIFICATIONDES ÉDITIONS ET TIRAGES
La PREMIÈRE ÉDITION de cet ouvrage a été faite, en Octobre 1920,au format in-16 soleil, à 500 exemplaires numérotés à la presse de1 à 500, tirés sur vergé teinté pur fil des Papeteries Lafuma portanten filigrane le chiffre de la Nouvelle Librairie Nationale.
Les exemplaires souscrits avant la mise en vente portent le nomdu souscripteur imprimé face au titre.
Le présent exemplaire appartient à la deuxième édition faite à11 000 exemplaires, dont le bon à tirer a été donné le 18 octobre1920.
Copyright 1920, by Société française d'Édition et de Librairie,proprietor of Nouvelle Librairie Nationale
Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays.
Ce n'est pas parce qu'un auteur anglais a écritles Conséquences économiques de la paix quenous avons composé cet ouvrage. Ce livre n'estpas une réponse à Keynes. On le verra tout desuite. Nous voulons marquer seulement, à l'introductionde ces pages, un contraste singulier.
Après une guerre qui a mis en jeu les forces etles ressorts des principaux États du monde,l'idée même de politique est tombée dans le discrédit.Peut-être faisait-elle mal à la tête? Il estvrai que jamais matière aussi vaste et aussi confusene s'était offerte à des conducteurs de peupleschargés d'établir une grande paix. Raison de pluspour réfléchir et pour prévoir beaucoup. Le calculpouvait être fatigant. Faute de calcul, une parténorme de l'avenir a été livrée à l'inconnu et auhasard, une part qui dépasse à l'excès les limitesque rencontrent les intelligences les plus profondeslorsqu'elles s'appliquent à diriger lecours des grandes affaires.
Dans un siècle où l'on croyait au progrès indéfinide l'esprit humain, Fontenelle avait dit : « Ilest certain, et les peuples s'en convaincront deplus en plus, que le monde politique, aussi bienque le physique, se règle par nombre, poids etmesure ». Pauvres peuples! Tout s'est fait en leurnom et ils n'ont plus qu'à subir. A quel momentont-ils vu que la paix violait les lois de la physique?Mais le nombre, le poids et