ARNOULD GALOPIN
ALBIN MICHEL, ÉDITEUR
PARIS — 22, RUE HUYGHENS, 22 — PARIS
Il a été tiré de cet ouvrage :
20 exemplaires sur vergé pur fil Vincent Montgolfiernumérotés à la pressede 1 à 20.
Droits de traduction et reproduction réservés pour tous pays.
Copyright 1926 by Albin Michel.
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
Comment je suis arrivé à mener à bien ce quel’on a appelé la Ténébreuse Affaire de Green-Park ?
C’est bien simple.
Je veux dire : bien simple à raconter.
Comme tout Anglais de race, je suis méthodique,car j’estime qu’avec de la méthode on arriveà une précision de mémoire extraordinaire.
Et il faut de la mémoire pour exercer l’art sicomplexe du détective, — je dis « détective » etnon pas policier.
D’abord, je suis gentleman, fils de gentleman.Mon père, Arthur Edgar Dickson, était un desfarmers les plus honorablement connus de l’OuestAustralien.
Le policier, lui, n’est jamais un gentleman etc’est presque toujours un mauvais détective, caril manque précisément de ce qui fait notre forceà nous : la méthode.
La méthode ne s’apprend pas ; chacun se créela sienne suivant ses aptitudes ou la disposition deson esprit.
Le policier subalterne applique servilement lesprocédés qu’il tient de son supérieur, celui-cis’incline lui-même devant les avis de son chef,lequel, à son tour, s’en rapporte au sien, et ainside suite en remontant la hiérarchie jusqu’au « lord-chief »de justice.
De sorte qu’il n’y a dans tout un royaumequ’une façon d’instruire officiellement toutes lesaffaires criminelles, quand, à chacune d’elles, devraitau contraire correspondre un tour de mainparticulier inspiré de l’analyse de l’affaire elle-même.
Aussi les policiers officiels n’aboutissent-ils, engénéral, à rien et ont-ils recours à nous en désespoirde cause.
C’est ce qui arriva précisément pour le crime deGreen-Park.
Je viens au fait.
Par une chaude après-midi de juillet, je metrouvais chez moi, dans ma maison de Broad-West,en compagnie de quelques intimes : MichaëlPerkins, un ami d